En 1502, Christophe Colomb approche l’île de Guanaja, au large du Honduras.
Un canoë indigène vient à sa rencontre chargé d’étoffes, de poteries, d’armes ainsi que de petites amendes sombres que les indiens veulent échanger contre de la marchandise espagnole. Face à la perplexité de ses interlocuteurs, le chef de l’embarcation se fait préparer une boisson chocolatée sur le champs. Colomb y goûte, trouve le breuvage amer et épicé.
Les indiens repartent avec un peu de verroterie, Colomb s’en retourne sans porter le moindre intérêt au sac de fèves. Les choses en restent là.
Et voilà qu’un jour, en 1519, Les Aztèques voient sur la mer arriver un grand bateau qui vient de l’est. Des hommes en descendent conduits par un chef. Ce chef a la peau blanche, il est barbu, les aztèques n’ont jamais vu ça et le prennent pour un dieu, cet homme en fait s’appelle Hernan Cortès, il est espagnol.
Il vient conquérir le nouveau monde (il venait de débarquer au Mexique) aussi est-il très surpris de l’accueil somptueux qu’on lui fait.
Il est accueilli par Moctezuma le 9e souverain de l’Empire Aztèque.
A la fin du banquet les indigènes lui offrent leur boisson. Il lui apporte une coupe d’or contenant un breuvage divin. Cortès goûte et a du mal à réprimer une grimace, c’est si étrange, si amer, mais pour être poli il boit tout.
Le chocolat à la mode aztèque est une espèce de bouillie épaisse faite de fèves de cacao avec du piment, du gingembre, du miel, le tout bouilli et battu avec un fouet pour faire mousser, puis versé sur du maïs cuit.
Les espagnols s’habituent peu à peu à cette boisson au goût sauvage mais remplacent le piment par de la vanille, et ajoutent de l’ambre gris, du musc et du sucre.
Arrivé à Tenochtitlàn, la capitale aztèque, Moctezuma offre à Cortès le revenu d’une vaste plantation de cacaoyers. Contrairement à Colomb, Cortès comprend alors l’intérêt économique de cette marchandise. Il comprend aussi sa valeur stratégique en voyant les indiens -dont il anéanti la civilisation- boire le xocoatl pour supporter les pénibles travaux de récoltes ou marcher pendant des heures sur les routes escarpées des Andes.
Privés de vin, les Espagnols apprennent à choisir et traiter les fruits et plantent des fèves de cacao en Haïti, à Trinidad.
Pendant leur conquête du nouveau monde, ils introduisent la culture de la canne à sucre dans de vastes territoires.
Le chocolat, mélangé au sucre avec de la cannelle et de l’arôme de vanille perd son amertume et devient un nectar succulent que les conquérants dégustent dans des « chocolaterias », établissements publics spécialisés.
Ils en sont tellement friands que Thomas Cage relate cet incident du Chiapas où un évêque meurt par l’absorption de chocolat empoisonné. Ce cadeau lui avait été offert par les fidèles qu’il avait excommunié parce qu’il ne pouvait plus prêcher, les fidèles étant trop occupés à boire du chocolat pendant la messe !